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Jardin Michel Vu

LES EXPOSITIONS

 

 

Michel s’est installé dans ce village il y quarante-cinq ans et c'était alors un peu le bout du monde. ll y a vécu plus de vingt ans sans eau courante ni électrlcité. Venant de Saint-Paul de Vence où il avait connu une vie brillante, il a choisi de retirer pour se consacrer entiérement a ses recherches artistiques davantage inspirées par les modes de pensée traditionnels que par les grands courants qui animaient le monde de l’art de son époque.ll n'a pas cherché a s’insérer dans le systême du marché de l'art, trop occupé qu’il était par les aventures créatives qu’il traversait et ce n’est que maintenant qu’il a décidé de montrer son travail en ouvrant son atelier au public.

Michel Vu est né à Paris en 1941. Il est le fils du peintre Vu Cao Dam.
Il a vécu à Paris, Vence, Saint-Paul de Vence, Majorque et Essaouira.
Il a fait des études d’art à l’Ecole des Arts Décoratifs de Nice.
En 1974, il s’installe à Ghazoua, près d’Essaouira et loin des courants et des mouvements qui agitent le monde de l’art, il se lance dans des recherches artistiques personnelles qui lui sont inspirées par ce lieu qui l’enchante et qu’il trouve extraordinairement stimulant pour la créativité. Il a la conviction de vivre une grande aventure.


 

 

 

EXPOSITIONS


1963 – Galerie des Beaux -Arts Bruxelles Belgique
1965 – Wally F. Findlay Gallery Palm Beach Florida USA
1972 – Wereinigte Werkstatten Munich Allemagne

1974 – Roch Art Gallery Amsterdam Pays Bas
1980 – Foyer du théatre Mohamed V Rabat Maroc
1982 – L’Orangerie Los Angeles California USA
1983 – Ankrum Gallery Los Angeles California USA
1983 – Galerie Privât Palma de Mallorca Espagne
1985 – Galerie Cupillard Grenoble France
1985 – Galeris Cour Saint-Pierre Genève Suisse
1985 – Focus Gallery Lausanne Suisse
1985 – Foire de Bâle, stand galerie Steiner Bâle Suisse
1988 – Musée de l’Automobile Mougins France
1986-89: Galerie Accalmie Paris France
1987-90: Fine Art Gallery Bâle Suisse
1988-93:
Galerie La Dame à la Licorne Saint-Paul de Vence France
1988-93: Galerie Damgaard Essaouira Maroc
1993 – Bab Rouah Rabat Maroc
1993 – Anfa Casablanca Maroc
2001 – Le Palm Beach Cannes France

2004 – Galerie Tadghat Marrakech Maroc
2004 –
Musée de Marrakech, Fondation Omar Benjelloun Marrakech Maroc

 

SA VIE
 

Michel Vu a passé son adolescence et une partie de sa jeunesse sur la Côte d’Azur où il a côtoyé et connu des grands maîtres de l’art qui habitaient ou séjournaient souvent dans la région: Picasso, Chagall, Prévert, Klein, Arman, César, Malaval, Calder, Hartung etc. C’était une époque et un lieu heureux et prospères; La vie y était joyeuse et brillante.
Tandis que nombre de jeunes artistes de la région s’engagent alors dans des courants novateurs influencés par l’Ecole de Nice qui est très rapidement reconnue, Michel, lui est fasciné par ce qu’il perçoit du passé récent de la région, des fastes et surtout d’une sorte de qualité émotionnelle qu’il perçoit provenant d’un univers révolu dont il rencontre des témoins survivants. L’inspiration des œuvres qu’il réalise à cette époque reflète cette recherche. Dès le départ, il choisit un chemin original et solitaire.
Vers le milieu des années soixante, il décide qe s’installer à Majorque afin de se rapprocher de sa sœur et de son beau-frère le peintre Domenico Gnoli qui lui a fait prendre conscience de la vanité de la vie mondaine qu’il menait à Saint-Paul, qui pour si enviable qu’elle ait pu paraître, était une incitation au conformisme et à la superficialité, et donc certainement pas stimulante pour le développement de la conscience. La peinture devient alors pour lui sa préoccupation majeure.
En 1970, Domenico Gnoli meurt. C’est alors que Michel réalise le vide qu’il laisse, et pendant plusieurs années, il porte un deuil écrasant. Il vit une sorte d’errance sans pouvoir vraiment trouver un sens à sa vie.
C’est d’abord à Marrakech en 1973, puis à Essaouira en 1974 que Michel sort de l’ombre du nuage noir dans lequel il était plongé et retrouve le goût à la vie. c’est une véritable renaissance. Explosion de vie, de couleurs, de senteurs, de sons à Marrakech, puis fascination mystique et début d’un cheminement spirituel à Essaouira où il s’installe et qu’il ne quittera plus.
Michel vit les scènes de la vie marocaine traditionnelle dans un véritable enchantement. Il se situe naturellement dans la voie des orientalistes, bien que son approche soit fondamentalement originale. En effet son origine asiatique lui fait percevoir ses sujets d’observation au travers d’une optique spatiale épurée visant à exprimer l’essence même du thème rendu, à l’opposé des œuvres des peintres orientalistes qui souvent fourmillent de détails, souvent même de «chichis» (comme aurait dit – avec une moue- l’architecte Hassan Fathi).
Ses œuvres témoignent d’une véritable recherche initiatique. Elles expriment une sorte d’enchantement de celui qui voit avec les yeux du coeur ou ceux d’un enfant comme le préconisait Henri Matisse. Nombre de marchands d’art lui ont dit:«Vous n’êtes pas dans la ligne de la galerie». Mais cela n’allait pas le détourner de son chemin, de la grande aventure de sa vie. Que pouvait peser l’opinion des autres face à la conviction de son propre épanouissement?
Quand il avait peint quelques toiles, il les emportait dans un rouleau qu’il portait sur le dos et s’envolait pour Saint-Paul où sa mère, pendant des dizaines d’années, les a vendues dans la galerie familiale au rez-de-chaussée de leur maison sur la place de la Fontaine. C’était le bonheur, rien n’égale l’amour d’une mère. Et Michel revenait bien vite à ses chères études à Ghazoua. Oui mais, ni vu ni connu! Pas de grandes expositions dans des lieux prestigieux, pas de catalogues, pas de côte… Et c’est ainsi que Michel se retrouva être l’un des artistes les plus confidentiels de son temps sans en être autrement inquiet.
Aujourd’hui, au soir de sa vie, Michel réalise qu’à sa façon, il n’a fait que suivre les traces de son père et même la tradition familiale du côté vietnamien. Son père, le peintre Vu Cao Dam a quitté son pays à l’âge de vingt-quatre ans et n’y est jamais retourné. Toute sa vie, il a chanté dans sa peinture un monde , celui de son enfance, qui déjà avait disparu de son vivant. Ce qu’il exprimait d’abord, c’étaient les valeurs traditionnelles de la sagesse confucéenne, dont il était, par coutume familiale, le dépositaire et le chantre. Des valeurs clairement établies dans le Yi King : « La voie de l’homme, c’est l’amour et la justice ». Il peignait surtout l’amour pur- celui de la mère et de son petit enfant, celui des premiers émois entre des êtres jeunes, celui de la nature- l’amour de nature transcendante.
Michel, si son chemin a été une longue exploration d’univers inconnus, n’en a pas pour autant échappé à la tradition séculaire familiale. Ce ne pouvait être que dans un monde traditionnel, c’est à dire encore naturel – proche de la nature- qu’il avait une chance de s’épanouir, de se réaliser, pour pouvoir exprimer les valeurs ancestrales dont il était porteur.
Depuis que la machine, avec d’abord le charbon, puis le pétrole a profondément transformé la vie des êtres humains Ceux-ci se sont d’autant éloigné de la nature, au point d’être devenus des étrangers dans un univers de béton. Les artistes, qui sont les témoins de leurs temps, ont exprimé, depuis le début de cette mutation, la dénaturation de notre réalité. L’art non-figuratif en est l’illustration. Mais ces transformations, qui sont le fait avant tout d’une orgie d’énergie – tellement grisante-, se révèlent être la manifestation d’un phénomène caractéristique d’une drogue. On ne peut plus s’en passer et il nous en faut toujours davantage sous peine de manque! Nous sommes tous dopés à l’excès par la technologie. Durcis par cette forme de mithridatisation, nous avons perdu l’accès au réalités subtiles essentielles, et nous continuons à scier la branche sur laquelle nous sommes assis, à détruire la planète sur laquelle nous vivons. Pour nombre d’êtres humains entiers, c’est à dire munis de leur téléphone et en particuliers les jeunes, la question pourrait se poser de savoir s’ils sont encore des homo sapiens ou s’ils ont déjà muté?
En venant à Essaouira, au début des années soixante-dix, Michel avait compris que les temps d’innocence étaient révolus (quand fumer était chic, quand les luxueuses voitures devenaient de plus en plus grandes, quand la vie était un divertissement sans fin). Pendant plus de vingt ans, il vivra sans eau courante ni électricité. Seules l’humilité et une grande souplesse de compréhension pourront lui permettre, croit-il, d’avoir une chance d’accéder aux trésors cachés, ces si rares instants d’illumination de la conscience, ces moments sublimes auxquels on n’accède pas par l’excitation ou l’avidité mais plutôt par le calme et la sobriété. Une sorte de quête du bonheur par la simplicité et la familiarité avec la nature.
Ses diverses recherches artistiques seront les fruits de cette attitude devant la vie, faite de tendresse et d’imagination.

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